L’effet réserve

Le renouvellement d’un stock trop pêché se fait mal. Outre la raréfaction des poissons, il y a une cause biologique : la plupart des poissons de notre littoral changent de sexe durant leur vie. Mâles au début, certains poissons deviennent femelles plus tard (sars, loups, mulets, dorades), pour d’autres espèces, c’est l’inverse (labres, crénilabres, girelles, serrans, mérous...). Dans une zone trop pêchée, les poissons se font prendre avant d’atteindre une grande taille ce qui entraine un grand déséquilibre sexuel et donc une mauvaise reproduction.

Dans une aire marine bien protégée, à condition que la surveillance de la zone règlementée soit efficace (c’est le principal critère de bonne gestion d’une réserve), il ne faut que cinq années pour que la densité des poissons augmente très sensiblement et pour qu’une proportion normale d’individus atteigne le stade d’inversion des sexes. Ils se reproduisent et les œufs, larves et juvéniles sont disséminés. Les poissons adultes en surnombre dans la réserve se répartissent à l’extérieur. Cet ensemble de conséquences très favorables pour la préservation et le renouvellement des stocks s’appelle « l’effet réserve ».

Deux autres stades démontrant le rétablissement des équilibres naturels sont observés à plus long terme : la réduction de l’effet de fuite à la vision d’un plongeur (cela indique la perte du réflexe de fuite face à un prédateur potentiel : le chasseur sous-marin) et la remontée vers la surface des très gros individus de poisson et des grands crustacés (langoustes notamment).

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Illustration de l’effet réserve (document du Parc national des Calanques : réalisation Francis Talin)
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